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06/08/2020

Le Palais Garnier met en lumière la tapisserie traditionnelle


Jouffre et le Palais Garnier

Depuis plus de dix ans, Jouffre travaille au service des architectes en chef des monuments historiques pour la rénovation du Palais Garnier, monument majeur du patrimoine architectural français.

Un peu d’histoire. En 1858, l’empereur Napoléon III est victime d’une tentative d'assassinat en se rendant à l’Opéra Le Peletier situé dans la rue du même nom. A la suite de cet événement qui aurait pu être tragique pour l'empereur et son épouse Eugénie de Montijo, Napoléon III initie la construction d’un nouvel opéra dans une grande rue moins propice aux attentats.

Un concours est organisé afin de désigner l’architecte qui aura pour mission de bâtir ce nouvel édifice et le 30 mai 1861, Charles Garnier est proclamé vainqueur à l'unanimité : son projet surprend et séduit le plus grand nombre. Le jeune architecte parisien effectue de multiples voyages pour s’inspirer et étudier l’acoustique de grandes salles d’Europe. La construction de l’Opéra dure plus de quatorze ans et mobilise des centaines d’artisans, sculpteurs, peintres, ingénieurs ou encore marbriers.

L’Opéra de Paris est achevé et inauguré en 1875. En 1989, suite à la construction de l’Opéra Bastille, il est renommé Palais Garnier, en hommage à celui qui 100 ans plus tôt, lui avait donné vie.

En 2004, Jouffre collabore avec Alain Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques de l’époque, pour mener à bien un fascinant projet de reproduction. Les artisans redoublent alors d’efforts pour restituer, en parfaite conformité avec les descriptifs de Charles Garnier, les cantonnières brodées et les rideaux drapés à l’italienne ennoblies par les sublimes passementeries de la maison Declercq, disparues dans un incendie en 1921. Les tissus utilisés pour ces travaux sont des damas, étoffes de soie très brillantes, et des brocatelles, étoffes caractérisées par des motifs en fort relief.

En 2019, c’est une nouvelle partie de l’Opéra qui nécessite des travaux : les loges de l’empereur et de l’impératrice.
Pascal Prunet, architecte en chef des monuments historiques, et Laurence Lobry, architecte du patrimoine, ont mené une enquête minutieuse pour retrouver les matières et l'esthétique d’origine des loges. Ils se sont appuyés sur les gravures et les dessins de Charles Garnier et ont fait appel aux meilleurs artisans pour relever ce défi.
Pour ce projet qui durera 4 ans, Jouffre se voit confier plusieurs missions.

L’entreprise lyonnaise doit réaliser plusieurs tentures murales dans un tissu de la maison Prelle, la couverture des rampes des balcons et la réfection des banquettes en velours.
Lors de la première phase du projet,un artisan Jouffre a découvert derrière une tenture murale d’époque, une porte dérobée qui n'apparaissait sur aucun plan. Donnant sur un cabinet de toilette destiné à l’impératrice, la porte n’avait pas été ouverte depuis plus d’un siècle. A l’intérieur, rien n’avait bougé. Ainsi, les architectes ont pu découvrir une vasque et un pot de chambre et ont eu l'opportunité de récupérer un morceau de tissu d’époque aujourd’hui protégé dans les archives de l’Opéra.

Photos réalisées par © Jean-Pierre Delagarde

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